RÉACTION: Plus de public ne réglera pas les problèmes d’accès en santé
- Universel n’est pas synonyme de public, rappelle l’IEDM.
Montréal, le 5 novembre 2024 – Les cliniques et soignants indépendants contribuent à améliorer l’accès à la santé, rappelle une chercheuse de l’IEDM en réaction aux récentes sorties du ministre de la Santé Christian Dubé.
« Si le système indépendant prend de l’essor, c’est parce que le système de santé de l’État ne répond pas aux besoins des patients québécois », explique Emmanuelle B. Faubert, économiste à l’IEDM. « En se battant contre les infirmières et cliniques indépendantes, Québec se prive de certaines des seules structures qui préservaient un certain accès aux soins.
« Le ministre s’obstine à éliminer l’apport du système indépendant alors que c’est ce qui permet aux systèmes universels français, allemands et suédois de répondre aux besoins de la population. »
Dans une déclaration à l’Assemblée nationale un peu plus tôt aujourd’hui, le ministre Dubé a affirmé vouloir se sevrer graduellement du réseau de soins privé et notamment de l’apport des centres médicaux spécialisés.
Cette déclaration s’inscrit dans une succession d’annonces du ministre visant à lutter contre le privé en santé, incluant l’élimination du recours aux infirmières indépendantes et à l’augmentation des délais de désaffiliation à la RAMQ.
Des données publiées par Le Devoir montrent que l’accès aux salles d’opération des centres médicaux spécialisés a permis à plusieurs régions de dépasser le volume chirurgical prépandémique.
« Ce qu’ont fait les centres médicaux spécialisés pour le système de santé québécois a été d’augmenter le nombre de chirurgies réalisées dans la province », explique Mme Faubert. « Les médecins eux-mêmes le disent : ils peuvent effectuer davantage d’interventions chirurgicales pour le compte du système public les jours où ils travaillent en CMS. »
Dans un rapport publié en 2019 sur l’efficacité des centres médicaux spécialisés, 88 pour cent des anesthésistes et 85 pour cent des chirurgiens estimaient avoir été en mesure de réaliser plus d’opérations en une journée travaillée en CMS qu’en une journée travaillée à l’hôpital.
Toujours selon le même rapport, une majorité de médecins estiment que leur productivité était entre 20 et 40 pour cent plus élevée dans ces établissements privés.
La chercheuse rappelle que les concepts d’accès universel et de gestion publique ne sont pas synonymes.
« Public ne veut pas dire accessible, cela veut simplement dire que le gestionnaire est un fonctionnaire », rappelle Mme Faubert. « Si le ministre mettait autant d’énergie à combattre le manque d’accès à la santé qu’il en met à lutter contre le système indépendant, on n’aurait peut-être pas les listes d’attente qu’on a aujourd’hui. »
Le système de santé français, notamment, garantit un accès universel aux patients et rembourse les soins à la même hauteur, que ceux-ci soient réalisés dans un établissement public, privé à but non lucratif, ou privé à but lucratif.
Des publications passées de l’IEDM montrent que l’apport du privé, dans les systèmes universels allemands, néerlandais, suédois et britanniques, contribue à améliorer l’accès aux soins.
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal, Ottawa et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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