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Communiqués de presse

Près de la moitié des jeunes infirmières québécoises quittent la profession avant l’âge de 35 ans

Montréal, le 12 octobre 2023 – Le Québec doit améliorer la flexibilité et les conditions de travail des jeunes infirmières pour les garder dans la profession, selon une étude publiée ce matin par l’Institut économique de Montréal.

« Sur 100 infirmières formées, 44 auront quitté la profession avant leur 35e anniversaire », explique Emmanuelle B. Faubert, économiste à l’IEDM et auteure de la publication. « Les départs en masse des jeunes infirmières sont symptomatiques de la manière dont nous les traitons, particulièrement en début de carrière. »

Le Québec compte 10,5 infirmières par tranche de 1000 habitants, soit légèrement moins que la moyenne des pays du G7.

En 2021, le ministre québécois de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, prévoyait que le Québec serait en manque de 28 000 infirmières d’ici 2026, en raison notamment du nombre croissant d’entre elles qui quittent la profession.

L’étude de l’IEDM montre que pour chaque tranche de 100 infirmières de moins de 35 ans qui ont intégré la profession au cours de la période de 2016 à 2021, en moyenne 44 l’ont quittée, par rapport à 37 pour la période de 2011 à 2015.

« Même si l’on exclut l’année 2020 de nos calculs, on observe toujours une augmentation marquée de la proportion de jeunes infirmières qui ont quitté la profession », ajoute Mme Faubert. « Il s’agit d’une situation préoccupante, dans la mesure où de plus en plus d’infirmières approchent de la retraite et que nous semblons incapables de maintenir un nombre suffisant de nouvelles infirmières dans le système. »

Un récent sondage révèle que 71 % des infirmières qui envisageaient de quitter la profession mentionnaient la surcharge de travail comme cause principale, alors que 58 % pointaient du doigt les salaires.

Selon l’auteure de l’étude, les conditions de travail plus difficiles que doivent endurer les jeunes infirmières par rapport à leurs collègues plus âgées sont un des facteurs déterminants, notamment les pratiques défavorables relatives aux horaires de travail, les heures supplémentaires obligatoires et les conditions de travail plus stressantes.

Selon l’IEDM, les projets de loi 10 et 15 risquent d’exacerber les enjeux actuels en faisant de Santé Québec le seul employeur du personnel infirmier de la province.

« Les jeunes infirmières désertent le système public à un rythme record, et la réponse des législateurs est de les forcer à choisir entre demeurer dans ce système ou quitter carrément la profession », conclut Mme Faubert. « Nous devrions plutôt nous attaquer à la source du problème et faire en sorte que les infirmières disposent de la flexibilité nécessaire pour continuer à faire le travail pour lequel elles ont été formées. »

Vous pouvez consulter l’étude de l’IEDM ici.

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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.

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