Pour arrêter le coronavirus, retroussons nos manches
Taïwan a jusqu’à présent réussi à combattre le coronavirus efficacement. Sur une population de 24 millions d’habitants et avec trois millions de visiteurs chinois par année, et avec d’excellentes statistiques en matière de santé publique, Taïwan ne recense que 49 cas. L’augmentation n’est que d’un cas tous les deux jours.
En comparaison, la Colombie-Britannique compte à elle seule 46 cas confirmés. Le Canada, dans son ensemble, compte 138 cas et la croissance est rapide.
Qu’est-ce qui explique la différence?
Taïwan n’a pas utilisé de mesures sociales draconiennes. Contrairement à la Chine continentale, il n’y pas eu de maisons barricadées de force, pas d’internements forcés dans des hôpitaux temporaires et il n’y a pas eu de violence à des barrages routiers. Au contraire, Taiwan s’est simplement assis et s’est mis au travail.
Tout d’abord, des restrictions de voyage. Le jour même où le coronavirus a été annoncé, Taïwan a entamé des contrôles de santé des passagers entrants : les autorités publiques contrôlant les passagers avant même qu’ils ne sortent des avions. Dès le début février, tous les vols en provenance de Chine ont été annulés et les visiteurs qui s’étaient rendus en Chine au cours des 14 jours précédents devaient se mettre eux-mêmes en quarantaine. Quiconque violait ces directives, comme un homme qui est revenu de Wuhan malade et qui s’est rendu dans une discothèque, était condamné à une amende de 10 000 $US.
Deuxièmement, les tests. Bien avant de confirmer le premier cas, Taïwan a demandé aux hôpitaux de tester toute personne présentant des symptômes. Des trousses de test étaient disponibles et largement utilisées pour tester, parfois à plusieurs reprises, les patients à risque afin de s’assurer qu’ils ne soient pas infectés. Les responsables de la santé ont ensuite retrouvé et isolé toute personne contactée par les malades, leur demandant aussi de s’isoler sous peine d’amendes salées.
Troisièmement, les masques : Taïwan en a rapidement engrangé une quantité importante. Les autorités en vendaient au maximum trois par personne par semaine, à un prix subventionné de 1 $ chacun et distribués dans les pharmacies, les dépanneurs et en ligne. Soit dit en passant, cela a également permis un suivi automatique des personnes possiblement malades, qui pourraient acheter plus de masques, afin de comprendre où les tests devraient être les plus disponibles et les hôpitaux locaux les mieux préparés.
Ce sont toutes des mesures que le Canada peut prendre. Chaque jour d’attente supplémentaire, nous courons le risque d’infecter exponentiellement plus de Canadiens.