Plafonnement des émissions: beaucoup d’emplois perdus, pour bien peu de gains, selon l’IEDM
- La mesure réduirait le nombre d’emplois de 112 900 d’ici 2040.
Montréal, le 4 novembre 2024 – Le plafonnement des émissions du secteur de l’énergie coûtera cher aux travailleurs et travailleuses du Canada, tout en ayant un effet négligeable sur l’environnement, affirme un chercheur de l’IEDM, en réaction à la publication d’une nouvelle réglementation fédérale.
« Lorsqu’il s’attaque aux producteurs canadiens, le gouvernement fédéral n’a aucun effet sur la demande globale en pétrole », explique Gabriel Giguère, analyste senior en politiques publiques à l’IEDM. « En fin de compte, chaque baril qu’Ottawa maintient dans le sol ici est remplacé par un baril de pétrole produit ailleurs dans le monde.
« Cette annonce relève bien plus du biais de Steven Guilbeault contre le secteur de l’énergie que d’une vraie politique environnementale efficace. »
Le ministre fédéral de l’environnement, Steven Guilbeault, publiera un nouveau cadre réglementaire aujourd’hui plafonnant les émissions du secteur pétrolier et gazier à un niveau 35 pour cent moindre à celui de 2019. La mesure entrerait en vigueur dès 2026.
Un rapport de la firme de consultants Deloitte, publié en mars dernier, évalue que cette mesure abaisserait le PIB canadien d’un pour cent, par rapport à son potentiel, d’ici 2040. En dollars constants de 2017, cela représente une diminution de 34,5 milliards de dollars du potentiel économique canadien.
Toujours selon le même rapport, le plafonnement des émissions du secteur pétrolier et gazier provoquerait la perte ou empêcherait la création de 112 900 emplois au pays d’ici 2040.
Le chercheur rappelle que les emplois du secteur pétrolier et gazier sont parmi les mieux rémunérés au pays. Le salaire moyen des travailleurs et travailleuses du secteur de l’extraction de pétrole atteignant 151 461 $, soit près de 2,4 fois plus que le salaire moyen au Canada.
« Rien n’indique que les emplois que Guilbeault a en tête pour les dizaines de milliers de travailleurs et travailleuses qu’il mettrait au chômage seront aussi bien payés que ce qu’ils ont en ce moment », explique M. Giguère. « Considérant l’effet négligeable que la mesure aura sur la consommation de pétrole et de gaz, on comprend bien pourquoi les travailleurs et travailleuses de l’industrie trouvent que c’est très cher payé pour bien peu. »
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal, Ottawa et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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