L’accord commercial américano-chinois pourrait faire mal au Canada
Hier, les États-Unis et la Chine ont annoncé la phase 1 d’un accord commercial qui engage Pékin à acheter 100 milliards $ supplémentaires par an de marchandises aux États-Unis. Hélène Baril de La Presse craint que cela n’exclue les exportateurs canadiens du marché chinois.
Elle a raison de s’inquiéter. Il s’agit précisément d’un risque inhérent à ces accords de commerce contrôlé, où une industrie ou un pays marchandes certaines concessions pour d’autres, ce qui désavantage certaines industries au profit d’autres.
Dans un monde idéal, les pays ne feraient aucune discrimination. Ils permettraient à toutes les entreprises, peu importe leur provenance, de rivaliser pour offrir aux consommateurs canadiens les meilleurs produits au meilleur prix. Même pour les entreprises locales le libre-échange est bénéfique, car les importations exemptes de taxes douanières sont utilisées dans la fabrication de produits canadiens à meilleur prix – donc plus compétitifs. Si les Américains veulent détruire leurs exportations de voitures en renonçant à l’acier coréen bon marché, c’est leur problème.
Hélas, nous ne vivons pas dans ce monde. Au lieu de cela, même les pays qui se disent libre-échangistes érigent des barrières commerciales pour faire pression sur d’autres pays dans un cercle vicieux qui devient rapidement destructeur. Comme l’affirme Tom Palmer, c’est essentiellement dire « Je vais arrêter de m’étrangler, mais seulement si vous arrêtez de vous étrangler. »
Quant aux exportateurs canadiens, ils perdront probablement des parts en Chine à la suite de cet accord. Le Canada n’a tout simplement pas le poids nécessaire pour faire pression sur Pékin comme Trump l’a fait. Ça signifie que le Canada devrait se joindre à d’autres pays tels le Royaume-Uni et l’Union européenne afin de faire front commun. Ce qui pourrait prendre des années à organiser, être difficile à entretenir et, en fin de compte, ne pas fonctionner si la Chine se sentait acculée au pied du mur.
Plus simplement, le Canada pourrait éliminer ses propres restrictions à l’importation. Cela donnerait la priorité aux consommateurs d’ici tout en rendant les exportations canadiennes encore plus compétitives.