La loi interdisant le recours aux travailleurs de remplacement réduira la qualité des services canadiens, indique l’IEDM
- Les grèves au CPKC et au CN pourraient avoir des répercussions sur les trains de banlieue dans les grandes villes canadiennes sans travailleurs de remplacement
Montréal, le 3 juin 2024 – Le projet de loi fédéral interdisant le recours aux travailleurs de remplacement pendant les arrêts de travail risque de perturber les services essentiels, affirme l’Institut économique de Montréal dans une étude publiée ce matin.
« Interdire le recours à des travailleurs de remplacement dans les secteurs sous réglementation fédérale permettrait à de petits groupes de syndiqués d’empêcher le fonctionnement d’infrastructures clés », explique Gabriel Giguère, analyste en politiques publiques à l’IEDM et auteur de l’étude. « Nos chemins de fers, nos ports et nos aéroports seraient à risque de fermer chaque fois qu’un syndicat a besoin de régler un différend salarial. »
La Chambre des Communes a récemment voté en faveur de l’adoption du projet de loi C-58, qui vise à interdire le recours à aux travailleurs de remplacement dans le cadre de conflits de travail entre employés et employeurs d’entreprises sous réglementation fédérale.
Si adopté par le Sénat, le projet de loi permettrait aux travailleurs syndiqués de chercher un emploi temporaire ailleurs, alors que les employeurs sous réglementation fédérale ne seront pas en mesure de poursuivre leurs activités, entraînant des répercussions sur l’ensemble de l’économie canadienne.
Cette décision intervient dans un contexte de grèves simultanées prévues par les employés syndiqués du Canadien Pacifique Kansas City (CPKC) et de la Compagnie des chemins de fer nationaux (CN).
L’adoption du projet de loi C-58 ferait en sorte que les arrêts de travail dans les secteurs bancaire, des télécommunications, ferroviaire et aérien seront encore plus préjudiciables à l’économie canadienne que sous le cadre réglementaire actuel.
Des lois semblables au Québec et en Colombie-Britannique ont montré qu’elles tendent à rendre les arrêts de travail plus longs et plus fréquents que dans les provinces qui ne se sont pas dotées de telles lois.
Dans le contexte des grèves à venir dans les chemins de fer canadiens, l’absence de travailleurs de remplacement met à risque les services de trains de banlieue pour les milliers de travailleurs et travailleuses canadiens qui en dépendent.
Le chercheur donne l’exemple des 80 contrôleurs ferroviaires du CPKC basés à Calgary qui, s’ils tombent en grève, pourraient empêcher la circulation de trains de banlieue sur des lignes de transport en commun très achalandées.
« Les trains ne bougent pas sans contrôleurs ferroviaire, et un certain nombre de lignes de transport en commun clés utilisent l’infrastructure du CPKC », explique M. Giguère. « En l’absence de travailleurs de remplacement, toute grève de leur part pourrait fermer le West Coast Express de TransLink, la ligne Milton de GO Transit et les lignes Candiac, Saint-Jérôme et Vaudreuil/Hudson d’Exo. »
« C’est beaucoup de pouvoir à mettre entre les mains de quelques 80 employés syndiqués. »
L’étude de l’IEDM est disponible ici.
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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal et Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.
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