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Textes d'opinion

COVID-19 – Bien sûr qu’il n’y a pas de «conspiration» de la part des gouvernements

Texte d’opinion publié en primeur sur notre site.

Dans sa chronique de ce matin, Richard Martineau demande aux conspirationnistes de lui expliquer pourquoi nos élus exagèreraient volontairement la dangerosité du virus et quel serait l’intérêt d’encabaner tout le monde et de fermer des commerces et des entreprises? N’étant pas moi-même de nature conspirationniste, j’ai tout de même tenté de répondre à ces importantes questions.

Évidemment, il n’y a pas de « conspiration » de la part des gouvernements Legault et Trudeau. Ils sont de toute façon trop incompétents pour être capables d’en faire une, même s’ils le voulaient, ce qu’ils ne veulent pas de toute façon. L’un a été incapable de gérer adéquatement la situation dans les CHSLD et l’autre ne sait même pas comment instaurer un nouveau système de paye pour ses employés. Alors pour ce qui est de tenter de coordonner une gigantesque et complexe conspiration, on repassera. Sans compter qu’il n’y a aucun motif valable qui justifierait une conspiration, comme le soulève Martineau à juste titre.

Par contre, démolir cet homme de paille que sont les thèses conspirationnistes ne signifie pas pour autant que nous ne sommes pas en mode de sur-réaction sanitaire. Il demeure en effet rigoureusement vrai que :

  • la grande majorité des cas d’infection au COVID-19 ne nécessitent aucune hospitalisation (et je ne parle même pas ici d’hospitalisation aux soins intensifs);
  • la moyenne d’âge des décès liés au COVID-19 oscille quelque part entre 80 et 89 ans, selon la juridiction et la période visée;
  • le chiffre réellement pertinent pour évaluer le niveau de dangerosité est le nombre de cas actifs et non pas le nombre d’infection totale depuis le début;
  • les seuils pour activer les différents codes de couleurs sont extrêmement bas (lorsque mis en relation avec la population totale).

Mais je m’éloigne ici du sujet central de ce texte, à savoir pourquoi diable les gouvernements agissent-ils comme ils le font? Réponse courte : En raison d’une application erronée du fameux « principe de précaution », d’une sous-estimation des effets pervers de certaines mesures et de la dynamique qui découle naturellement des incitations en place.

Prenons un exemple hors COVID-19 afin d’illustrer mon propos. Il y’a plusieurs années déjà, une compagnie pharmaceutique a mis au point un nouveau médicament, le Vioxx, qui permettait d’amoindrir significativement les symptômes et douleurs pour les gens souffrant de troubles arthritiques graves. Il faut savoir que la classe de médicaments similaires précédant le Vioxx causait de graves maux d’estomac et parfois même des hémorragies internes pouvant être mortelles. Quiconque souffrant d’arthrite sévère vous le dira : la venue du Vioxx fut une véritable bénédiction qui améliora de beaucoup la qualité de vie de nombre d’entre eux.

Mais, à un certain moment, l’on s’est rendu compte que le Vioxx avait lui-même des effets secondaires indésirables potentiellement importants, et, dans de rares cas, auraient carrément provoqué des crises cardiaques. Les autorités de santé qui avaient autorisé ledit médicament furent blâmés, de nombreuses poursuites en dommages furent intentées, et ainsi de suite. Résultat : Si les autorités en place approuvent un médicament « trop vite », tout le monde mettra l’accent sur les conséquences négatives, mais si elles sont ultra prudentes et prennent des années de trop pour l’approuver (voire même ne l’approuve jamais), à peu près personne ne soulignera les conséquences négatives de l’absence de cette approbation.

De même, si le gouvernement Legault sur-réagit, à peu près personne ne soulèvera la chose. Mais si, disons, une femme enceinte de triplets décède en raison du virus, et que le gouvernement est perçu comme n’ayant pas été assez prudent, on peut facilement imaginer la volée de bois vert qu’il recevrait! Le désastre politique que la survenance de ce cas unique constituerait! Bref, dans le doute, les politiciens vont presque toujours sur-réagir et, ce faisant, ne pas tenir compte des effets pervers provoqués par ladite sur-réaction. Pas besoin d’une « conspiration » pour que cela se produise. La dynamique naturelle des incitations en place et l’application du bon vieux principe de « ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas » de Bastiat suffisent largement à expliquer pourquoi les choses sont ce qu’elles sont.

Comme le disait si bien Jean Cocteau : « Il ne faut pas confondre la vérité avec l’opinion de la majorité. »

Michel Kelly-Gagnon est président et directeur général de l’IEDM. Il signe ce texte à titre personnel.

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