Budget fédéral : les promesses brisées placent Ottawa dans une situation délicate
Montréal, le 23 février 2018 – Le gouvernement fédéral actuel a systématiquement trahi ses promesses fiscales depuis son arrivée au pouvoir, et le ministre des Finances devra dorénavant faire preuve d’une grande prudence, montre les chiffres compilés par l’IEDM en marge du budget fédéral qui sera dévoilé mardi prochain.
« Ottawa n’a plus de marge de manœuvre et doit maintenant s’en créer une afin de pouvoir réagir au contexte économique. Comme le gouvernement n’a pas respecté ses engagements, avec de fortes augmentations des dépenses et des déficits, le ministre des Finances se retrouve dans une position délicate », explique Mathieu Bédard, économiste à l’IEDM.
« Non seulement aucune cible n’a été atteinte jusqu’ici, mais même si les déficits s’avéraient moindres que ce qui avait été annoncé dans l’énoncé économique de l’automne, on va demeurer loin de tous les objectifs », souligne Mathieu Bédard. « Le gouvernement prévoit d’ailleurs que les frais de la dette publique seront en hausse constante au cours des prochaines années. »
En outre, plusieurs facteurs vont peser sur l’économie canadienne dans les mois et années à venir. C’est le cas notamment de la réforme fiscale aux États-Unis, qui a fait passer le taux d’imposition des entreprises de 35 % à 21 % et qui menace directement la compétitivité du Canada.
« Les négociations entourant l’ALÉNA – qui créent beaucoup d’incertitude – ainsi que la réforme fiscale américaine pourraient faire très mal à l’économie canadienne. Déjà, des entreprises redirigent une partie de leurs investissements au sud de la frontière, nous sommes de moins en moins concurrentiels avec les Américains », explique Mathieu Bédard.
« En raison du contexte actuel, alors que plusieurs risques planent sur l’économie canadienne, le ministre des Finances se doit d’être très prudent. Ce serait irresponsable d’annoncer de nouvelles dépenses, il doit plutôt s’attaquer au déficit et faire du respect de ses engagements une priorité, en plus de prendre sans délai des mesures pour assurer la compétitivité de notre régime fiscal », soutient Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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