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Événement

Le défi de la productivité

Discours de l’honorable Maurizio Bevilacqua, député, C.P. Secrétaire d’État (Science, Recherche et Développement) devant l’Institut économique de Montréal Montréal, 27 mars 2002

I. Présentation du conférencier par Michel Kelly-Gagnon, directeur exécutif de l’Institut économique de Montréal

Madame la Consul générale de Grande-Bretagne, Messieurs les députés de l’Opposition officielle à l’Assemblée nationale, Monsieur Patrick Luciani de la Fondation Donner, Distingués invités d’honneur,

Merci d’être parmi nous aujourd’hui. Merci d’être avec nous en si grand nombre. Mon nom est Michel Kelly-Gagnon. Je suis le directeur exécutif de l’Institut économique de Montréal. Encore une fois bienvenue!

Depuis le début de ses opérations en juin 1999, l’Institut économique de Montréal est intervenu dans des sujets aussi variés que la liberté des échanges commerciaux, l’avenir des soins de santé, les fusions municipales, la péréquation, l’avenir des soins de santé et ainsi de suite.

Vous nous connaissez aussi sans doute par notre célèbre Bulletin des écoles secondaires du Québec publié chaque automne par le magazine L’actualité, bulletin qui selon un sondage effectué par la maison de sondage CROP est appuyé par 75 à 82 pour cent des Québécois selon le type de questions posées. Nous sommes particulièrement fiers de cette réalisation compte tenu des réactions très vigoureuses qu’il a suscité auprès de certains groupes organisés.

En très peu de temps, l’Institut économique de Montréal est devenu une tribune pour des conférenciers de renom. Par exemple, le 25 octobre dernier – qui était en fait notre dernière conférence importante – nous avons reçu le professeur James Buchanan, économiste de renommée mondiale dont les travaux ont d’ailleurs été couronnés par le Prix Nobel d’économie.

Aujourd’hui, dans le cadre de notre nouvelle série Décideur Politiques, l’IEDM reçoit l’honorable Maurizio Bevilacqua. Lorsque nous lui avons lancé l’invitation vers la fin de l’automne dernier, Monsieur Bevilacqua ne faisait pas encore partie du conseil des ministres. Il était alors président du Comité des Finances de la Chambre des communes et avait, à ce titre, pris des positions publiques pro création de richesses que nous avions remarquées, positions qui avaient malheureusement eu peu d’écho au Québec, à notre avis. Ce que nous comptons corriger par l’événement d’aujourd’hui autant que faire se peut.

Monsieur Bevilacqua est également très sensible à la recherche et aux étudiants et à l’excellence dans le domaine de l’éducation. Je tiendrais également à souligner la présence aujourd’hui d’étudiants distingués et pour lesquels il fera une annonce un peu plus tard qui, je crois, sera fort intéressante. Mais pour le moment, je demanderais aux étudiants des trois tables de se lever pour que nous puissions signaler et apprécier votre présence. Des gens, encore une fois, dont l’excellence en éducation et en recherche a été reconnue. Alors bravo!

Monsieur Bevilacqua a depuis été nommé Secrétaire d’État et il nous parlera aujourd’hui de productivité. J’admets que c’est un thème qui n’est pas particulièrement sexy. Mais il s’agit d’une question qui est néanmoins primordiale. Pourquoi? Parce que la productivité de nos entreprises est un facteur déterminant de notre niveau de vie.

C’est d’ailleurs pourquoi nous avons décidé d’en faire notre thème principal pour les prochains mois. En effet, outre la conférence d’aujourd’hui, nous tiendrons le 30 mai prochain un panel où divers experts dont l’ancien gouverneur de la Banque du Canada Gordon Thiessen ainsi que Paul-Arthur Huot de l’Alliance des manufacturiers et exportateurs du Québec présenteront leurs points de vue sur les défis que le Canada devra relever en matière de productivité. Car le Canada, et le Québec en particulier, ont connu un déclin relatif de leur productivité et nous pensons qu’il est temps d’alerter la population sur cette question. Ce panel sera suivi d’un déjeuner-causerie sur l’état de l’économie américaine en compagnie du président de la Federal Reserve Bank de Dallas, Monsieur Bobby McTeer. Monsieur McTeer siège aussi sur le prestigieux Conseil des gouverneurs de la Fed américaine avec Alan Greenspan, donc parmi les gens les plus influents du monde qui seront parmi nous le 30 mai prochain.

Je tiens aussi à souligner la collaboration de l’Alliance des manufacturiers et exportateurs du Québec et leur dynamique président Monsieur Paul-Arthur Huot qui ont accepté de se joindre à nous pour cet événement. Ce dernier vous adressera d’ailleurs quelques mots après le discours de Monsieur Bevilacqua.

Je tiens aussi à remercier Pratt & Whitney pour la commandite de cet événement.

Monsieur Bevilacqua est né en Italie en 1960. Il a été élu pour la première fois à l’âge de 28 ans. Et ses électeurs continue de lui apporter leur appui depuis 1988. Avant d’entrer au cabinet en janvier dernier, il a été secrétaire parlementaire de la ministre du Travail et de la ministre du Développement des ressources humaines. Comme j’y ai fait référence plus tôt, il a aussi présidé pendant cinq ans le Comité des Finances de la Chambre des communes, qui est un des comités les plus important puisqu’il procède à des consultations avant la préparation de chaque budget fédéral.

Étoile montante de la scène politique fédérale, Monsieur Bevilacqua – so I’m saying Maurizio that you’re a rising star in federal politics – il est maintenant Secrétaire d’État aux Sciences, à la Recherche et au Développement.

So without further due, please give a very warm welcome to Mr. Bevilacqua!

II. Discours de l’honorable Maurizio Bevilacqua, secrétaire d’État (Sciences, Recherche et Développement)

Je suis très heureux d’être à Montréal. Quand on pense à une grande ville cosmopolitaine, on pense à Montréal. Quand on pense à une ville compétitive à l’échelle mondiale, on pense à Montréal. Et, quand on pense à une ville capable de s’adapter aux réalités de la nouvelle économie, on pense bien sûr à Montréal. Je tiens une fois de plus à vous remercier de m’avoir invité à prendre la parole devant le prestigieux Institut économique de cette grande ville.

J’aimerais que nous profitions de cette réunion pour apprendre à nous connaître un peu mieux. Quand vous quitterez cette salle aujourd’hui, je voudrais que vous ayez une meilleure idée des choses auxquelles je crois. Des défis que cette province et le pays tout entier auront à relever et des moyens que nous pouvons prendre ensemble pour qu’un heureux vent de changement souffle sur la province et sur notre pays tout entier.

Je suis heureux aussi de voir parmi nous des députés de l’Assemblée nationale, parce que, comme vous le savez, notre pays est fondé sur la coopération et j’ai d’ailleurs dit, dès mon entrée au Cabinet, que j’avais l’intention de travailler main dans la main avec les gouvernements provinciaux. En fin de compte, il y a une chose qu’il ne faut pas oublier: nous représentons les mêmes électeurs, nous avons tous les mêmes aspirations et nous sommes prêts à tout mettre en oeuvre pour améliorer le niveau de vie des Canadiens.

Mes commentaires d’aujourd’hui se veulent plutôt une discussion franche – un dialogue, une conversation avec vous. Et je vais être franc, parce que je crois que la classe politique du Canada n’arrivera à rien seule. Le défi que nous avons à relever est de taille et nécessite la coopération de tous, surtout du milieu des affaires. Et si nous voulons être francs les uns avec les autres, nous devons admettre que notre objectif doit être d’améliorer le niveau de vie du Canada. Nous devons faire de la productivité notre cheval de bataille et nous avons de toute évidence le devoir d’agir.

Vous vous souviendrez qu’il n’y a pas tellement longtemps, au début des années 90, le Wall Street Journal avait dit que l’économie du Canada faisait de plus en plus songer au tiers monde. Notre dette publique représentait 71% du PIB. Les impôts étaient élevés. Le chômage était à la hausse. La confiance des consommateurs et des entreprises avait été ébranlée. Le FMI était sur le point d’intervenir.

Les Canadiens avaient le choix. Ils auraient très bien pu abandonner la partie. Fidèles à nous-mêmes, au lieu de lever les bras au ciel, nous avons plutôt retroussé nos manches et nous sommes parvenus à redresser notre économie, si bien qu’on a parlé partout dans le monde du «miracle canadien». Ensemble, nous avons éliminé un déficit de 42 milliards de dollars. Nous avons payé une dette de 36 milliards de dollars et réduit le rapport dette-PIB plus rapidement que n’importe quel autre grand pays industrialisé.

Et nous avons été récompensés. Nos taux d’inflation et d’intérêt ont atteint leur niveau le plus bas en un demi-siècle. Nous avons entrepris des réductions de 100 milliards de dollars de l’impôt sur le revenu des particuliers et des sociétés, les plus généreuses enregistrées dans l’histoire du Canada. Pour les familles de travailleurs, ces réductions représentent une baisse d’impôt de 35%. Le taux d’imposition des sociétés va chuter à environ 5 points de pourcentage au-dessous des taux moyens américains. Quant au taux d’inclusion des gains en capital, il est passé de trois quarts à un demi. Ce sont autant de pas dans la bonne direction. Et nos réalisations ont été reconnues internationalement par le Financial Times de Londres qui a fini par affirmer que le Canada était le pays le plus performant du G-7.

Vous êtes peut-être en train de vous demander – et avec raison -: «Si tout va si bien, en quoi consiste le défi?» Oui, nous avons un défi à relever. Nous savons tous qu’on ne peut pas espérer, dans une économie mondiale, sortir de la partie gagnant en misant sur les coups de circuit de la veille. C’est un fait et les Canadiens le savent. Et c’est pourquoi ils veulent un programme qui les aidera à profiter d’un plus grand nombre de débouchés, d’un meilleur niveau de vie, voire d’une meilleure qualité de vie en ce siècle nouveau. L’avenir du Canada dépend des choix que nous ferons.

Parce que nous sommes Nord-Américains, notre identité est intimement liée à notre prospérité. Au bout du compte, c’est de notre prospérité que dépend notre capacité de mettre en place un régime de soins de santé supérieur, d’assurer à nos concitoyens les connaissances et les compétences dont ils ont besoin et de recevoir une éducation de calibre international. Notre capacité d’attirer l’investissement étranger direct et, partant, la technologie, l’expertise en gestion, le marketing international et les capitaux. Notre capacité de créer des débouchés qui permettront à nos enfants de rester au Canada si c’est ce qu’ils souhaitent.

Mais nous devons développer cette culture des débouchés. Et, à dire vrai, de la prospérité dépendra aussi notre capacité de renverser la tendance à la baisse des 20 dernières années de nos revenus réels par comparaison aux États-Unis. C’est là le défi que nous avons à relever. La bonne nouvelle, c’est qu’au cours des deux dernières années, le vent a commencé à tourner. En fait, l’écart entre les revenus s’est amoindri. Mais nous devons poursuivre sur notre lancée. D’où la question: Où allons-nous?

En bref, je pense que nous devons adopter un programme qui mette l’accent sur la création de richesses. Nous devons faire du Canada le meilleur pays au monde où investir et faire des affaires. Comment allons-nous nous y prendre? Quand on bâtit un pays, il faut se cramponner à certaines croyances, certains principes, certaines valeurs qui ont un sens pour les gens que l’on représente.

Mais il y a quand même certains principes de base auxquels on ne peut pas échapper. Il faut maintenir un environnement macroéconomique stable. Cela ne fait aucun doute. Une faible inflation est synonyme de taux d’intérêt plus bas et ranime la confiance, encourageant l’investissement qui contribue à son tour à une augmentation de la productivité et de l’emploi. Et nous devons, tout comme un rayon laser, nous concentrer sur la réduction de notre dette nationale. Nous devons embrasser l’économie mondiale. Je crois personnellement au libre-échange. Non seulement avec les États-Unis, le Mexique et d’autres pays, mais aussi entre les provinces, ici au Canada.

Une nation forte doit reposer sur une économie forte. Plus forte est l’économie, plus il est facile d’élaborer des politiques efficaces qui tissent des liens entre nous, Canadiens. Plus forte est l’économie, plus nous sommes en mesure de nous affirmer à l’intérieur de notre réalité économique mondiale.

Il y a un autre point qui est extrêmement important: nous devons nous cramponner à certaines croyances fondamentales, à la croyance qu’il faut laisser libre cours aux forces du marché. Il faut libéraliser le marché, parce que c’est là que se créent les richesses et les emplois. Le gouvernement influence les décisions des entreprises au moyen de règlements et de subventions. Selon moi, dans la plupart des cas, ce sont les consommateurs qui devraient décider des biens et services à acheter et de la façon dont ils sont fournis.

Nous voulons récompenser ceux qui prennent des risques et réussissent. Et la meilleure façon de s’y prendre consiste à reconnaître leurs efforts par le biais du régime fiscal, un régime fiscal qui favorise la productivité, appuie l’innovation, récompense la prise de risque et célèbre les réussites. Tout examen du régime fiscal actuel devrait comporter un examen de l’impôt sur le capital. Nous devons débattre ces questions. Nous devons dire aux Canadiens et nous devons dire aux étrangers à quel point le capital étranger est important, que nous sommes prêts à faire des affaires avec tous ceux qui souhaitent contribuer à la croissance de la productivité au Canada, et à les récompenser. Si vous travaillez fort, si vous savez faire preuve d’ingéniosité, si vous contribuez à la croissance économique de notre pays, vous serez récompensé. Nous n’hésiterons pas à célébrer toute réussite chez nous. Nous devons faire plus en ce sens.

Nous avons à notre actif au Canada de nombreuses réussites dont très peu de gens ailleurs sont au fait. Je pense que le moment est venu pour nous de faire preuve d’un peu plus d’audace. Nous devons parler avec fierté de nos réalisations. Et si nous voulons être le meilleur pays au monde où investir et faire des affaires au XXIe siècle, nous devons encourager l’innovation.

Quand on parle d’innovation, il faut tenir compte d’un grand nombre de facteurs. Mais puisque nous avons aujourd’hui une discussion très franche, peu importe l’indicateur qu’on choisira d’examiner, on s’apercevra que nous avons des forces et des faiblesses. Le Canada est le pays du G-7 où les dépenses en recherche-développement en tant que pourcentage du PIB augmentent le plus rapidement. Et nous avons le taux d’augmentation des demandes de brevets à l’étranger le plus élevé du G-7. Cependant, si vous regardez les dépenses de R-D ou les demandes de brevet, vous verrez que le Canada demeure bien loin derrière ses concurrents. Le Canada continue à investir 1,83% de son PIB dans la recherche et le développement, comparativement à 2,65% pour les États-Unis. Nous devons augmenter encore plus rapidement nos dépenses en R-D pour les rattraper. C’est au Canada aussi que le nombre de travailleurs qui se consacrent à la recherche et au développement augmente le plus rapidement. Nous avons un des pourcentages les plus élevés d’étudiants universitaires par habitant des pays industrialisés, et ils fréquentent des universités qui se classent parmi les meilleures du continent. Néanmoins, nous n’avons pas suffisamment de travailleurs hautement qualifiés pour répondre à la demande. Nous devons continuer à mettre l’accent sur l’éducation, le développement des compétences et l’acquisition continue du savoir.

Le monde des affaires s’habitue à l’innovation. Ces dernières années, au moins 80% des entreprises de fabrication canadiennes ont réussi à mettre en marché un produit ou un processus nouveau ou grandement amélioré. Le critère d’après lequel on peut vraiment jauger l’innovation, c’est sa valeur sur le marché. Et les entreprises canadiennes ont de la difficulté à accroître leur part des ventes de produits nouveaux ou améliorés.

Nous devons bien sûr miser sur nos forces, mais nous devons aussi corriger nos faiblesses. Notre gouvernement a pris un certain nombre de mesures pour promouvoir l’innovation et j’aimerais sincèrement que votre entreprise nous aide à définir les prochaines étapes. Le gouvernement comprend que notre responsabilité première consiste à protéger et à promouvoir l’intérêt public et à instaurer un climat dans lequel le secteur privé peut prospérer. C’est la raison pour laquelle nous investissons dans les sciences et la technologie, dans des choses comme l’inspection des aliments et l’observation de la terre, pour demeurer de bons intendants de l’intérêt public. Nous avons aussi la responsabilité de contribuer au financement de la recherche dans les universités. La Fondation canadienne pour l’innovation permettra de nouveaux investissements de capitaux de 9 milliards de dollars pour la recherche dans les universités et les hôpitaux de recherche d’ici l’an 2010. Nous nous sommes engagés à investir 300 millions de dollars dans le projet Génome Canada. Nous allons créer 2 000 nouvelles chaires de recherche dans nos universités et nous appuyons, bien sûr, les chercheurs individuels par l’entremise des conseils subventionnaires.

Comme vous le savez, nous avons publié un document sur l’excellence en matière d’innovation et nous allons tenir des consultations publiques à l’échelle du pays. Nous avons établi des objectifs qui s’échelonnent jusqu’en 2010 et j’en suis très heureux. Je suis tout à fait en faveur de l’idée d’avoir choisi l’année 2010 – plutôt que 2004 ou 2005, année des prochaines élections fédérales – parce que les défis à relever exigent une vision à long terme, parce que nous devons arrêter de promettre uniquement des choses réalisables durant le cycle électoral. Je pense que nous devons porter notre regard plus loin et je suis très heureux que le gouvernement ait pris une telle décision, parce que certains de nos projets, par exemple deux fois plus de R-D, exigeront énormément de temps et d’efforts. Et pas seulement de la part du gouvernement. Nous devons parvenir, avec la population du Canada, à atteindre la masse critique nécessaire pour qu’un changement pour le mieux s’opère.

Donc, nous contribuons de bien des manières à l’avancement de la R-D. Nous offrons des crédits d’impôt à la R-D. Nous mettons les installations de recherche du gouvernement fédéral à la disposition des entreprises. Je pense qu’ensemble nous pouvons faire plus pour encourager les petites entreprises à innover dans ces installations. Nous collaborons avec les collectivités à la création de grappes de haute technologie, mais nous devons éliminer la paperasserie réglementaire qui nuit à l’innovation. Nous devrions redoubler d’efforts pour que les résultats des recherches effectuées dans nos installations soient transférés aux petites entreprises. Nous devrions créer de plus nombreux partenariats entre les petites entreprises et les multinationales et encourager les entreprises étrangères à investir au Canada. Nous prenons déjà des mesures en ce sens, mais il faudrait faire plus encore et accélérer le pas si nous voulons que le Canada se classe au 5e rang pour ce qui est de la R-D d’ici 2010.

Nous tiendrons un certain nombre de réunions régionales et sectorielles auxquelles vous êtes tous invités, bien sûr, parce que le défi est de taille. Mais en attendant d’avoir les vues de tous les intéressés, mesdames et messieurs, nous ne pouvons pas nous contenter d’être un gouvernement voué à l’édification d’une société fondée sur l’innovation. Entre-temps, nous devons agir.

Et aujourd’hui, ici à Montréal, à ce lunch, au très prestigieux Institut économique de Montréal, je suis heureux de vous annoncer que le gouvernement du Canada a décidé d’investir, par l’intermédiaire du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, sous la très capable direction de M. Tom Brzustowski, la somme de 84 millions de dollars qui servira à la création de bourses d’études et de recherche pour 2 000 jeunes chercheurs de deuxième et troisième cycle et de niveau post-doctoral. Il s’agit d’un investissement dans des gens talentueux qui ont un énorme potentiel. Il s’agit d’un investissement dans notre capacité de R-D. Il s’agit d’un investissement dans l’avenir du Canada.

En faisant cet investissement, nous ne venons pas seulement en aide à des étudiants qui ont des aspirations. Nous contribuons considérablement à notre prospérité intellectuelle, éducative et matérielle, d’aujourd’hui et de demain aussi. Surtout, nous accélérons le rythme de l’innovation et l’incidence qu’elle a sur nos vies.

Je suis très heureux d’avoir à mes côtés ici aujourd’hui six récipiendaires des bourses. Ce sont des étudiants de l’Université Concordia, de l’École de technologie supérieure, de l’École polytechnique, de l’Université McGill, de l’Université de Montréal et de l’Université du Québec à Montréal. Je les remercie de s’être joints à nous et je prendrai un moment de votre temps pour vous les présenter. Je vais donc demander à ces boursiers de se lever pour que nous puissions les saluer et leur souhaiter du succès dans leurs futures entreprises: Yi Lu, Olivier Riffon, Narahari Narasiah Kramadhati, Jacinthe Granger-Piché, François Duchaine, Jean-François Brazeau. Je vous souhaite bonne chance à tous, l’avenir est entre vos mains, soit dit sans vouloir faire de pression!

Mesdames et messieurs, les grandes sociétés sont bâties sur un ensemble solide de valeurs et de croyances à partir desquelles des changements positifs peuvent s’opérer dans la vie des gens. Ce en quoi nous croyons détermine ce que nous pouvons réaliser. Je crois en une nation où la prospérité a un but – on bâtit des économies concurrentielles pour bâtir des sociétés fortes. Je crois en une société axée sur l’autonomie et la responsabilité financière. Je crois en une société où l’individu est libre de réaliser son plein potentiel et où la réussite et la prise de risque sont récompensées et célébrées. Je crois en une société où le gouvernement aide les gens à s’aider eux-mêmes. Pour créer ce genre de nation, nous devons toujours regarder vers l’avant, trouver des moyens de faire mieux, inventer des façons d’être plus ingénieux.

Nous ne devons pas avoir peur de la mondialisation, parce que nous tirons notre prospérité du marché mondial. Je crois en un Canada qui sera connu à travers le monde comme une source d’innovation et d’ingéniosité. Un Canada qui peut garder la tête haute parmi les nations du monde et protéger et promouvoir les valeurs qui font qu’il est différent. C’est le Canada dont je rêve pour le XXIe siècle. Et chacun de nous peut jouer un rôle dans la réalisation de ce rêve. Nous avons la force, la sagesse et la détermination qu’il faut pour atteindre les sommets les plus hauts. Merci.

II. Mot de remerciement par Paul-Arthur Huot, président-directeur genéral, Manufacturiers et Exportateurs du Québec

On behalf of the representatives of Montreal’s business community, on behalf of the manufacturers and exporters from Québec, on behalf also of our students and researchers, I would like to present you with a small token of appreciation.

We will remember your good words: “Work hard, bring economic growth in Canada and you will be rewarded!”. That’s very important. We hope that you’ll come more often to Montreal and – and I’m sure that the students here will agree with me – come with other good news to raise the scholarships for our researchers.

You’ve brought excellent news for thousands of manufacturers all across Canada, good news in that we have an additional supporter in Ottawa, a supporter that will help us winning the worldwide battle for productivity. So, we thank you very much for that. As you know, the productivity challenge is the number one challenge that we are facing in Canada.

Et nous allons avoir besoin de tous les alliés pour à la fois nous supporter et à la fois trouver des actions concrètes et efficaces pour nous aider à relever ce défi. Et nos membres, manufacturiers et exportateurs du Québec et du Canada, nous ont demandé de mettre tous nos efforts sur ce défi. Comme regroupement d’affaires, nous avons décidé de passer résolument à l’action en lançant entre autre une initiative structurante pour la petite entreprise manufacturière: le Programme des tremplins formation productivité. Ce programme va toucher plus de 1000 PME manufacturières au Québec au cours des trois prochaines années. Il touchera plus de 25 000 employés de ces entreprises à travers toutes les régions du Québec. Comme vous le voyez nous voulons faire partie de la solution et nous sommes convaincu que le programme aura un impact significatif sur nos PME. Encore une fois merci de votre soutien!

Permettez-moi de remercier à nouveau Pratt & Whitney Canada pour la commandite de ce déjeuner-conférence. De même également que l’Institut économique de Montréal pour nous avoir invité à travailler avec eux à l’organisation de cet événement. C’est une première collaboration entre nos deux organismes et j’espère que nous allons continuer à travailler ensemble. L’Institut, c’est du sérieux! Nous avons besoin de cette tribune et elle est dirigée de façon professionnelle par un rassembleur, Michel Kelly-Gagnon, et nous lui devons tous une chaude main d’applaudissement. Alors à tous et à toutes, je vous souhaite un bon après-midi!

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