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Communiqués de presse

Le manque de soins de première ligne est responsable de près d’un million de visites inutiles aux urgences au Canada, constate l’IEDM

  • Le think tank recommande de s’inspirer de l’Allemagne et des Pays-Bas pour améliorer l’accès aux soins de première ligne.

Montréal, le 31 octobre 2024 – S’inspirer des systèmes de santé allemands et néerlandais pourrait contribuer à améliorer l’accès aux prestataires de soins de première ligne tels les médecins de famille, selon une publication de l’IEDM lancée ce matin.

« Le manque d’accès aux soins de première ligne se fait sentir dans le reste de notre système de santé, qui doit traiter des cas plus nombreux et plus aigus », explique Krystle Wittevrongel, directrice de la recherche à l’IEDM et co-auteure de la publication. « À elles seules, nos salles d’urgences ont dû gérer près d’un million de visites additionnelles en une année pour combler ce manquement. »

Parmi les Canadiens et Canadiennes qui avaient besoin d’avoir accès à un fournisseur de soins de première ligne, seuls 26 % ont affirmé avoir pu obtenir un rendez-vous le jour même ou le lendemain, au cours de la dernière année.

Cela se compare à 51 % et 54 % des patients allemands et néerlandais, respectivement, qui ont déclaré pouvoir obtenir un rendez-vous le jour même ou le lendemain en cas de nécessité.

Le manque d’accès aux soins de première ligne a mené de nombreux Canadiens et Canadiennes à se tourner vers les urgences pour obtenir des soins ou à reporter leur traitement.

On estime qu’au cours de l’année budgétaire 2022-2023, les salles d’urgence du Canada ont dû composer avec 960 000 visites qui auraient pu être gérées par des professionnels des soins de première ligne. Ces visites évitables aux urgences ont entraîné des coûts supplémentaires de 145 millions de dollars à l’échelle nationale.

Le rapport recommande de s’inspirer des systèmes de santé de l’Allemagne et des Pays-Bas pour mieux utiliser le temps de nos professionnels des soins de première ligne.

Entre autres choses, il recommande de se débarrasser d’un système dit de « contrôle d’accès », dans lequel les patients sont contraints d’obtenir une recommandation préalable d’un médecin généraliste s’ils souhaitent accéder à un spécialiste.

Les auteurs expliquent que ce système augmente le nombre de rendez-vous que les médecins généralistes doivent traiter, diminuant ainsi leur capacité à prendre en charge d’autres patients ou à en accepter de nouveaux.

Ces recommandations préalables sont obligatoires au Canada, mais ne le sont pas en Allemagne. Aux Pays-Bas, des mécanismes existent afin de permettre aux patients de contourner le système de contrôle d’accès.

Bien que cette pratique soit souvent justifiée comme une mesure de réduction des coûts, son effet sur les coûts ou sur la réduction du nombre de visites auprès de spécialistes n’est pas clair dans la littérature scientifique.

« Dans la plupart des cas, il semble que le fait d’exiger des patients qu’ils aient une recommandation d’un médecin généraliste ne réduit pas le nombre de consultations de spécialiste. Plutôt, cela ajoute simplement un rendez-vous supplémentaire avec un nouveau professionnel de la santé », explique Mme Wittevrongel. « C’est une très mauvaise utilisation de nos ressources limitées en soins de première ligne. »

Les auteurs recommandent également de :

  • Permettre l’assurance privée duplicative pour les services médicalement nécessaires afin d’encourager la concurrence et d’élargir les options offertes aux patients.
  • Permettre la pratique mixte aux professionnels de la santé, leur permettant de travailler simultanément dans les secteurs public et privé, ce qui accroît la flexibilité et augmente le nombre de professionnels disponibles pour dispenser des soins.

« La plupart des interventions en santé reposent sur une base solide de soins de première ligne; si cette base échoue, les résultats en matière de santé en pâtiront inévitablement », a déclaré Mme Wittevrongel. « Cet échec ne se reflète pas seulement dans les statistiques, il est bien visible dans toutes nos communautés : les Canadiens et Canadiennes subissent des difficultés inutiles parce qu’ils ne peuvent pas accéder à des soins en temps opportun, ce qui impose une pression encore plus grande sur le système de soins de santé. »

Vous pouvez consulter l’étude de l’IEDM ici.

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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal, Calgary et Ottawa. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.

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Demandes d’entrevue
Natalia Alcocer
Stagiaire, Communications
Cell. : 514-974-7835

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