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Communiqués de presse

Des impôts élevés et une réglementation excessive réduisent la mobilité sociale au Canada, selon l’IEDM

Montréal, le 17 octobre 2024 — Des impôts élevés et une réglementation excessive font qu’il est plus difficile pour les Canadiens de gravir l’échelle des revenus, selon une étude publiée ce matin par l’IEDM.

« Nous voulions identifier les conditions économiques nécessaires pour permettre aux Canadiens qui aspirent à faire mieux que leurs parents de concrétiser ces aspirations », explique Vincent Geloso, économiste senior à l’IEDM et coauteur de l’étude. « Les études économiques montrent clairement que la réduction des impôts et du fardeau réglementaire tend à favoriser la croissance et la mobilité des revenus, au bénéfice des personnes les moins bien nanties de la société. »

Le chercheur cite les travaux du prix Nobel Gary Becker, qui suggèrent que les marchés sont de puissants vecteurs de mobilité du revenu.

D’autres recherches ont montré que des niveaux plus élevés de liberté économique favorisent une plus grande mobilité du revenu, à la fois directement en donnant aux individus plus d’opportunités d’augmenter leurs revenus, et indirectement en stimulant la croissance économique, ce qui tend à se traduire par un effet positif net plus important sur les personnes les moins fortunées.

En utilisant le Québec comme étude de cas, la publication de l’IEDM illustre la corrélation entre une liberté économique plus faible et une réduction de la mobilité sociale.

Le Québec se classe au dernier rang des provinces canadiennes sur le plan de la liberté économique. Cela s’explique par le haut niveau d’imposition, de réglementation et d’intervention de l’État dans l’économie.

Par exemple, la province connaît depuis longtemps le niveau le plus élevé de pression fiscale du pays, les impôts représentant, selon les estimations, 38,9 pour cent de l’ensemble de l’activité économique de la province en 2022.

Les auteurs expliquent qu’une pression fiscale élevée réduit la mobilité du revenu en limitant la capacité d’un individu à conserver ses gains et à les investir.

« La triste réalité est que la situation du Québec en tant que province fortement imposée et réglementée empêche un grand nombre de Québécois et Québécoises de progresser dans l’échelle des revenus », a déclaré Gabriel Giguère, analyste senior en politiques publiques à l’IEDM et coauteur de l’étude. « Les données sont claires : en raison de l’interventionnisme de l’État, il y a plus de citoyens coincés dans le même décile de revenu qu’il n’y en aurait autrement, et cela devrait être dénoncé. »

S’appuyant sur les données longitudinales de Statistique Canada, l’étude suit le pourcentage de Canadiens issus de la tranche des 10 pour cent les plus pauvres qui ont réussi à accroître leur revenu de trois déciles ou plus entre 2016 et 2021, pour ainsi atteindre ou dépasser la classe moyenne inférieure. Il s’agit là d’un concept connu sous le nom de mobilité relative du revenu.

L’étude révèle que le Québec, qui affiche les plus faibles niveaux de liberté économique du pays, présente également les plus faibles niveaux de mobilité du revenu parmi les provinces les plus peuplées du Canada.

Après impôts et redistribution, le pourcentage de Québécois du décile inférieur qui ont rejoint la classe moyenne inférieure ou supérieure entre 2016 et 2021 était de 20,2 pour cent.

De son côté, la province de l’Alberta, qui présente le plus haut niveau de liberté économique du pays, affiche également les niveaux les plus élevés en matière de mobilité du revenu.

Après impôts et redistribution, le pourcentage d’Albertains du décile inférieur ayant rejoint la classe moyenne inférieure ou supérieure entre 2016 et 2021 était de 25,5 pour cent.

Si le Québec avait un niveau de mobilité relative similaire à celui de l’Alberta, 25 400 Québécois supplémentaires auraient pu quitter le décile le plus pauvre pour intégrer la classe moyenne inférieure ou supérieure entre 2016 et 2021.

L’étude se penche également sur l’évolution de la mobilité du revenu chez différentes générations de Québécois. Elle constate que les Québécois nés de parents dont les revenus étaient parmi les 20 pour cent les plus faibles au début des années 1960 avaient 6,1 points de pourcentage de moins de chances d’hériter de ce statut socio-économique que ceux nés au début des années 1980.

« Au fur et à mesure que l’État-providence s’est répandu au Québec, la probabilité de rester coincé dans le même statut socio-économique que ses parents s’est accrue », explique M. Giguère. « Nous avons peut-être gagné en égalité économique, mais cela s’est fait au détriment de notre croissance et de notre capacité à améliorer notre situation. »

L’étude de l’IEDM est disponible ici.

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L’IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui possède des bureaux à Montréal et à Calgary. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l’IEDM stimule les débats sur les politiques publiques et les réformes en se basant sur les principes établis de l’économie de marché et sur l’entrepreneuriat.

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Demandes d’entrevue
Natalia Alcocer
Stagiaire, Communications
Cell. : 514-974-7835

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