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Communiqués de presse

La gestion de l’offre frappe les pauvres cinq fois plus durement que les riches

Montréal, le 17 juin 2015 – Alors que le coût du panier d’épicerie grimpe pour la plupart des Canadiens, une occasion s'offre pour le gouvernement d'en diminuer la facture, notamment pour les plus pauvres.

Les négociations entourant l'Accord de partenariat transpacifique (PTP) entre 12 pays, dont le Canada, seraient en effet un bon moment pour le gouvernement d’en finir avec le système de gestion de l’offre pour la production de lait, de poulet et d’œufs, une politique qui constitue un sujet de litige avec nos partenaires commerciaux. Un tel démantèlement pourrait par ailleurs se faire tout en protégeant les agriculteurs canadiens, soutient un Point sur Les politiques néfastes de gestion de l’offre du Canada, publié aujourd'hui par l’IEDM.

« La gestion de l’offre touche de façon disproportionnée les Canadiens les plus pauvres », explique Mario Dumais, chercheur associé à l’IEDM, qui a travaillé dans le passé comme économiste à l’Union des producteurs agricoles. « Ce système impose un coût additionnel de 339 $ par année pour les ménages les plus pauvres. Il s'agit d'un impact négatif, en proportion de leurs revenus, cinq fois plus élevé que pour les ménages riches. Cette politique est donc fortement régressive. »

Le système de gestion de l'offre fixe les prix des aliments, établit des barrières tarifaires dans le but d’empêcher l’importation de produits étrangers et limite la production au moyen de quotas. Si elle profite à certaines fermes, cette politique nuit toutefois aux 35 millions de consommateurs canadiens — et aux transformateurs qui utilisent ces produits comme ingrédients — en les forçant à payer plus cher.

La gestion de l’offre met également des bâtons dans les roues des entreprises canadiennes qui dépendent du commerce international, puisque l’existence de ce système au Canada fait obstacle à une plus grande ouverture des marchés des autres pays. D'ailleurs, les 7/8 des entreprises agricoles canadiennes ne sont pas protégées par la gestion de l’offre et pourraient profiter d’une libéralisation des échanges en agriculture, soutient M. Dumais.

À cet effet, le gouvernement fédéral pourrait s'inspirer de l’Australie, qui a éliminé avec succès le système de gestion de l’offre dans son industrie laitière il y a quinze ans. Pour aider les producteurs laitiers à s’ajuster, le gouvernement a racheté leurs quotas de production, une mesure financée par une taxe temporaire de 11 cents sur le prix de détail de chaque litre de lait entre 2000 et 2009.

Une solution semblable permettrait de supprimer graduellement la gestion de l’offre ici au Canada en traitant équitablement les producteurs de lait, de volaille et d’œufs – en particulier ceux qui se sont endettés pour acheter des quotas de production.

« Contrairement à ce que certains auraient pu craindre, l’industrie laitière australienne ne s’est pas effondrée après cette déréglementation », dit Youri Chassin, coauteur de la publication et directeur de la recherche à l’IEDM. « Les producteurs les moins efficaces ont profité de compensations pour se retirer du secteur, mais ceux qui sont restés ont pu accroître leur production et prospérer. Les producteurs canadiens de lait, volaille et œufs pourraient prospérer de la même façon, si nous leur permettons de le faire. »

Le Point sur les politiques néfastes de gestion de l’offre du Canada est signé par Mario Dumais, chercheur associé à l’IEDM et ex-économiste et directeur des publications à l’Union des producteurs agricoles, et Youri Chassin, économiste et directeur de la recherche à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.

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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.

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Demandes d’entrevues : Mariam Diaby, Directrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514-273-0969 p. 2231 / Cell. : 514-668-3063 / Courriel : mdiaby@iedm.org

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