Les preuves s’accumulent : la présence d’écoles privées profite à tous
Une nouvelle étude le confirme : les écoles privées sont bénéfiques non seulement pour les élèves qui les fréquentent et leurs résultats scolaires, mais bien pour l’ensemble du système d’éducation québécois.
Cette fois-ci, la confirmation nous vient de l'économiste Pierre Emmanuel Paradis, qui explique, dans une étude étoffée, qu’« en isolant de façon précise l’impact de l’école privée québécoise sur le rendement scolaire, la recherche académique confirme la valeur ajoutée de l’éducation dispensée dans ces établissements d’enseignement privés. Enfin, la concurrence entre les écoles publiques et privées a des effets bénéfiques sur la performance et l’efficacité opérationnelle de l’ensemble du système d’éducation. »
Toujours selon M. Paradis, les économies que l’État pourrait supposément réaliser en diminuant le financement public des établissements privés subventionnés n’existeraient pas. Au contraire, cela se traduirait en coûts nets additionnels pour le gouvernement. En effet, la baisse de subventions au privé serait plus que compensée par la hausse des subventions à verser au secteur public, en raison de la migration d’élèves du privé vers les établissements publics.
Ce constat n’a rien de surprenant. Comme nous l’avons déjà écrit maintes fois, les enfants qui fréquentent l’école privée coûtent deux fois moins cher à l’État que ceux du secteur public :
Tout simplement parce que le gouvernement subventionne pour moins de la moitié (48%) les coûts d’éducation de ces élèves, le reste de la facture étant assumé par les parents. Si cette subvention partielle était retirée, ou diminuée de façon significative, plusieurs parents de classe moyenne n’auraient tout simplement plus les moyens d’envoyer leurs enfants à l’école privée et ceux-ci retourneraient donc dans les écoles publiques, et cela à 100 % du coût total.
Donc, au lieu de ralentir leur développement, le gouvernement devrait plutôt l’accroître, en concentrant son rôle sur l’encadrement et le financement des écoles du Québec, tout en encourageant la concurrence entre écoles. Avec tous les avantages en termes de libre choix, d’innovation et d’adaptation que cela comporte.
(D’ailleurs, et pour rester dans les questions budgétaires, notons que les écoles privées aussi se débrouillent avec des compressions budgétaires, sans pour autant sortir dans la rue. L'étude révèle en effet que les écoles privées « ont été davantage affectées par les récentes compressions que les écoles relevant des commissions scolaires ».)
Transparence : la Fédération des établissements d'enseignement privés (FEEP) a commandé l’étude en question, ce qui n’enlève par ailleurs rien au professionnalisme ni à la rigueur de l’auteur, comme le verront ceux qui se donnent la peine de lire l’étude au complet. D’ailleurs, ces résultats ont été aussi confirmés par d’autres chercheurs indépendants, comme le journaliste Francis Vailles et l’IEDM en ont récemment fait mention :
Les résultats d'une étude du professeur Pierre Lefebvre, de l’UQAM, démontrent entre autres que la présence accrue du secteur privé dans le système d’éducation profite à tous les élèves québécois, autant ceux qui étudient dans des écoles privées que ceux qui étudient dans des écoles publiques.
Selon le professeur, la différence s’explique par plusieurs facteurs, dont l'autonomie plus grande des écoles privées et le degré plus grand de responsabilité (et donc de reddition de comptes) du privé dans l'allocation des ressources, notamment l’embauche et le congédiement des enseignants. Le chercheur souligne également que l'effet de la concurrence du privé force les écoles publiques à se surpasser, ce qui bénéficie à tous.
Ces résultats ne devraient pas surprendre. Déjà en 2005, l’IEDM recensait les résultats d’expériences internationales sur la concurrence entre écoles, notamment en Suède et aux États-Unis, et les effets étaient similaires.
Voilà donc une étude de plus, qui vient s’ajouter à plusieurs autres qui démontrent que la présence d’écoles privées performantes suscite une émulation par les écoles publiques qui profite à tous.
Michel Kelly-Gagnon is President and CEO of the Montreal Economic Institute. The views reflected in this column are his own.
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