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Nouveau rapport sur les écoles – Rien de neuf pour les parents

Au cours des trois dernières années, nous avons eu l’occasion de mentionner dans les médias d’information que nous serions heureux si le Bulletin des écoles secondaires incitait d’autres chercheurs à s’intéresser à la performance des écoles. Nous avons également profité de notre présence dans de nombreux forums pour inviter les chercheurs à contribuer au Bulletin puisque il est un exercice ouvert et dont le seul but est d’informer les parents. Un nouveau rapport vient d’être publié sur la performance des écoles secondaires du Québec. L’auteur, Jean-Guy Blais, confirme d’entrée de jeu que c’est le Bulletin des écoles secondaires qui l’a incité à concentrer ses efforts de recherche sur la performance des écoles.

La question que tout le monde se pose aujourd’hui est: «Le rapport qui vient d’être publié contient quelques données que ce soit susceptibles de mieux les renseigner sur les écoles?» Force est de constater que le rapport commandé par la Fédération des commissions scolaires, la Fédération des établissements d’enseignement privé et l’Institut de recherche en économie contemporaine ne contient aucune nouvelle information pour les parents. L’auteur du rapport confirmait d’ailleurs en conférence de presse que son rapport «… ne s’adresse pas aux parents.»

En fait, ce rapport ne contient aucune nouvelle donnée, aucune fiche analytique par école tel que promis et aucun indicateur capable de remplacer ou de compléter les indicateurs présentés dans notre Bulletin. Au contraire, il utilise notre indicateur de contexte socio-économique, le revenu moyen des parents, ce qui confirme la valeur du Bulletin comme source utile d’information sur les écoles.

Que contient ce rapport? Outre de nombreux graphiques présentant les résultats de plusieurs sous-groupes à deux épreuves uniques du ministère et qui ne conduisent à aucune observation surprenante, il contient une étude qualifiée d’exploratoire par l’auteur lui-même sur l’épreuve d’écriture pour le français langue d’enseignement à partir de laquelle, dit-il, «…il cherche des pistes pour alimenter ses réflexions sur l’école.» Il a pourtant bien raison d’affirmer que «avec 8% de la variance expliquée, il faut rester humble dans nos tentatives de modélisation.»

La même humilité serait de bon aloi lorsque vient le temps de tirer la seule conclusion de son rapport. Avant de répandre l’idée que «ce ne sont pas les caractéristiques des écoles qui sont déterminantes pour les élèves», il lui faudrait reconnaître le caractère prématuré de cette affirmation fort démotivante pour tout le système scolaire. En effet, sa conclusion signifierait que, peu importent les efforts des enseignants et des administrateurs scolaires, l’école n’a pas d’impact déterminant sur le résultat des élèves.

C’est d’autant plus surprenant et frustrant à une époque où les écoles mettent tout en oeuvre pour s’adapter aux besoins spécifiques et changeants de leur clientèle scolaire.

L’objectif du Bulletin a toujours été d’informer les parents sur les écoles au moyen des meilleures données disponibles. Nous sommes constamment à la recherche d’indicateurs pertinents et précis sur les écoles pour améliorer le Bulletin. À cet égard, le rapport de M. Blais ne nous est malheureusement d’aucune utilité. Le jour où on voudra remplacer le Bulletin des écoles secondaires, il ne suffira pas de critiquer; il faudra aussi proposer pour toutes ces écoles des indicateurs plus précis et en faire profiter les parents. À défaut de quoi, le Bulletin demeurera la meilleure source d’information disponible et la seule conçue spécifiquement pour les parents.

Richard Marceau and Sylvain Bernier are Associate Researchers at the MEI.

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