Oxfam a tort : la croissance économique profite aussi aux pauvres
Montréal, le 22 février 2018 – Malgré les sorties médiatisées d’organismes comme Oxfam pour décrier les écarts de richesse, les données empiriques montrent que la croissance économique, loin de profiter uniquement à un petit nombre de privilégiés, permet à des millions de gens de se sortir de la pauvreté chaque année au Canada et ailleurs, comme le souligne une publication lancée aujourd’hui par l’IEDM.
« Les chiffres sont clairs : la croissance augmente le revenu de tous, notamment celui des personnes situées au bas de l’échelle », souligne Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l’IEDM et coauteur de la publication. « La réalité économique contredit une fois de plus l’idée reçue selon laquelle la croissance ne profiterait qu’aux plus riches », ajoute-t-il.
Une étude portant sur 58 pays a ainsi montré qu’une croissance du PIB de 10 % par année est associée à une augmentation de 10 % du revenu pour les 40 % les moins fortunés. Au Canada, l’importante croissance économique des dernières décennies a d’ailleurs été accompagnée d’une diminution impressionnante de la pauvreté.
La part de la population en situation de faible revenu est passée de 13 % en 1985 à un peu plus de 9 % en 2015, soit une baisse de près d’un tiers en seulement 30 ans. « La diminution la plus importante a eu lieu chez les femmes, ce qui fait que l’écart historique entre les hommes et les femmes a presque entièrement disparu », ajoute Alexandre Moreau.
La publication montre aussi, chiffres à l’appui, que les citoyens touchés par la pauvreté s’en tirent mieux dans les provinces plus riches. De façon générale, plus les provinces sont riches, moins leurs citoyens demeurent pauvres longtemps.
Si certains programmes sociaux ont des effets bénéfiques sur la mobilité sociale, l’augmentation des dépenses dans ces programmes n’est pas toujours associée à une baisse de la pauvreté. « Un niveau de dépense publique trop élevé peut impliquer des déficits ou une pression fiscale plus élevés, ce qui nuit à la croissance économique et, ultimement, à la réduction de la pauvreté », explique Kevin Brookes, analyste en politiques publiques à l’IEDM et coauteur de la publication.
« À la lumière de ces données, une chose apparaît claire : la meilleure façon de réduire la pauvreté n’est pas de s’attarder sur les inégalités de revenu à un moment précis, mais plutôt favoriser des politiques publiques susceptibles de créer de la richesse, comme réduire le fardeau fiscal, rendre plus libre le marché du travail et les échanges, et lutter contre la corruption. Car la croissance économique profite à l’ensemble de la population, y compris nos concitoyens les moins fortunés », conclut Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l’IEDM.
Le Point intitulé « La croissance économique profite-t-elle aux pauvres ? » est signé par Alexandre Moreau et Kevin Brookes, analystes en politiques publiques à l’IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L’IEDM est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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