La Grande Noirceur a favorisé un développement plus rapide du Québec que la Révolution tranquille
Le mardi 15 janvier 2012 – La plupart des historiens prétendent que le Québec a connu une période sombre durant la « Grande Noirceur ». Pourtant, les données statistiques de l’époque contredisent cette interprétation. Loin de connaître le déclin relatif et le retard croissant suggérés par les livres d’histoire, le Québec a plutôt vécu une période de « Grand rattrapage » économique et social de 1945 à 1960. C’est ce que montre Vincent Geloso, candidat au doctorat en histoire économique à la London School of Economics, dans une publication qu’il signe aujourd’hui avec l’Institut économique de Montréal (IEDM).
Au chapitre de l’éducation supérieure par exemple, pour chaque tranche de 100 Ontariens qui possèdent un diplôme universitaire, seulement 71 Québécois en détiennent un en 1951. Dix ans de « Grande Noirceur » plus tard, cette proportion passe à 85. Durant la « Révolution tranquille », le Québec recommence à perdre du terrain et ce chiffre baisse à 78 en 1981. Les plus récentes données disponibles indiquent que ce ratio est maintenant de 80.
De plus, la croissance économique durant les années d’après-guerre est elle aussi caractérisée par un grand rattrapage. En effet, l’écart entre le revenu personnel disponible par habitant du Québec par rapport à celui du reste du Canada a été réduit de 8,8 points de pourcentage de 1945 à 1960, mais seulement de 3,7 points additionnels de 1960 à 1975.
« L’instauration d’un État plus interventionniste à partir des années 1960 n’aura donc pas accéléré le rattrapage du Québec. Au mieux, on observe que le progrès entamé des années plus tôt par rapport aux autres provinces se poursuit à un rythme un peu plus lent. Au pire, on voit s’effriter des gains comme pour l’éducation supérieure », conclut M. Geloso.
La Note économique intitulée À quand remonte le rattrapage économique du Québec? est un extrait adapté du livre de Vincent Geloso Grand rattrapage et déclin tranquille : Une histoire économique et sociale du Québec depuis 1900 à paraître en février 2013. La Note peut être consultée sans frais sur notre site.
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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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Demandes d’entrevues : Ariane Gauthier, coordonnatrice des communications, Institut économique de Montréal / Tél. : 514 273-0969 p. 2231 / Cell. : 514 603-8746 / Courriel : agauthier@iedm.org