Sécurité de la vieillesse à 67 ans : un ajustement tardif et timide
Le mardi 17 avril 2012 – Pour Yves Guérard, actuaire de renommée internationale et auteur d’une nouvelle publication de l’Institut économique de Montréal (IEDM), le rehaussement de 65 à 67 ans de l’âge d’admissibilité aux prestations du programme de la Sécurité de la vieillesse, tel qu’annoncé dans le dernier budget fédéral, s’avérait une nécessité. Toutefois, cet ajustement tardif reste selon lui timide.
Depuis 1951, l’espérance de vie à 65 ans a beaucoup augmenté, passant de 13 à 18 ans pour les hommes et de 15 à 22 ans pour les femmes, alors que l’âge d’admissibilité aux prestations de retraite a été réduit de 70 à 65 ans dans les années 1960. La réforme proposée dans le dernier budget ne corrige que partiellement cette anomalie. Afin d’éviter que chaque génération subisse une controverse politique sur cet enjeu, M. Guérard suggère une approche plus dynamique où l’âge d’admissibilité augmenterait automatiquement en fonction de la longévité.
Les données de l’OCDE montrent que les pays où le taux d’emploi des travailleurs âgés est élevé bénéficient également d’un taux d’emploi élevé chez les jeunes et vice versa, ce qui contredit la perception voulant que les vieux « prennent la place » des jeunes. Au contraire, une société tend à être plus dynamique et prospère lorsque les travailleurs ayant accumulé de l’expérience et développé des compétences demeurent actifs plus longtemps.
« Il faut trouver un équilibre entre la durée de la carrière et celle de la retraite. Pour éviter que le fardeau des prestations de retraite devienne insupportable, les gains de longévité doivent se traduire par un allongement de la carrière qui permette toutefois de mieux harmoniser travail, loisirs et activités familiales. De plus, il est essentiel d’encourager la formation permanente afin que les travailleurs demeurent productifs plus longtemps. »
« La conception linéaire des grandes étapes de la vie est appelée à changer. On constatait jadis une distinction assez nette entre les études, la vie professionnelle et la retraite. De plus en plus, ces étapes se chevauchent et la retraite devient plutôt une assurance vieillesse. Déjà, 54 % des travailleurs canadiens envisagent de travailler après 65 ans, que ce soit à temps plein ou à temps partiel. Il est question ici d’un changement profond dans la façon d’envisager la retraite », observe M. Guérard.
Le Point intitulé Un nouveau paradigme pour la retraite a été préparé par Yves Guérard, actuaire ayant occupé le poste de secrétaire de l'Association actuarielle internationale pendant treize ans après avoir été associé directeur général d’Ernst & Young Canada. Le document peut être consulté sans frais sur notre site.
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L’Institut économique de Montréal est un organisme de recherche et d’éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l’IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
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